Fete de l'eau a Wattwiller

Accompagnée d'une cohorte de nuages qui se pavanaient tous les jours dans un ciel plutôt bleu, la FEW s'est déroulée dans un souffle du 7 au 17 juin.

Les premières œuvres visibles dans le village étaient les drapeaux réalisés par Anne Immelé avec des photographies de nuages. Ils étaient implantés dans les porte-drapeaux privés qui subsistent chez certains habitants. Une circulation s'effectuait ainsi tout au long du parcours.
Après avoir étés accueillis au rez-de-chaussée de la Mairie (une innovation pour la FEW qui a enfin un lieu d'accueil et un bureau), les visiteurs pouvaient pénétrer dans l'obscurité de la crypte, à la découverte des films et de la vidéo de Roman Signer. Souvent déroutés par le caractère singulier de ce travail de transformations et d'expériences, ils restaient, captivés par le “suspens”, l'humour, la poésie de ces actions filmées.
Non moins singulière était la sculpture “Région centrale” de Sylvain Barberot, qui avait trouvé sa place entre deux haies de buis du petit jardin du presbytère ; elle semblait garder l'entrée de la gloriette qui abritait son installation "IN/EX", entre souffle, méditation et présence fantomatique.
De l'autre côté du presbytère, une proposition plus légère de Philippe Gondeau, avec un travail sonore sur la vapeur.
Plus haut, après quelques drapeaux nuages, la sculpture de Marc Gérenton “Tout au gaz” leur tendait les bras, annonçant le garage où était projeté le poétic-spam “la prime vapeur”, sur un texte de Denis Dormoy.
En redescendant, ils découvraient l'atmosphère légèrement inquiétante du jardin envahi par les limaces des stagiaires de l'IEAC de Guebwiller, accompagnées d'une vidéo sonore.
Plus légère, l'installation des sculptures mobiles de François Klein, actionnées par des cocottes-minute, devenait un théâtre d'ombres.
La vidéo d'Ermeline Le Mezzo rappelait l'évaporation nécessaire à la distillation à travers les brumes de la mémoire.
Dans la mémoire également, mais surtout dans les marges de la réalité, le Groupe d'Etudes Spectrales ouvrait les portes de sa "Chambre à révélations", reconstitution du logement de Madame S avec prises de vue des manifestations fantomatiques qui semblent déclenchées par les visiteurs. Dans un environnement plus champêtre, les carnets de voyage de Laura Ruccolo proposaient une halte après la marche dans une petite serre.
Dans le même champ, Mathias Zieba et Jérome Wioland, étudiants au Quai, école d'art de Mulhouse, avaient habillé un cèdre majestueux d'une carapace entre cocon et origami, réflexion sur l'habitat précaire et ses sources d'énergie.